mercredi 7 août 2013

Night of lust ( 1963)



 ( lire en français)
After Michel Deville's " A cause, à cause d'une femme", my agent Blanche Montel proposed me for the casting of José Benazeraf's second movie : " Le concerto de la peur" ( also known as " La drogue du vice"), a.k.a. Night of lust.


Synopsis:
In the midst of rivalries between drug gangsters, laboratory assistant Nora/Yvonne Monlaur has become a compromising witness and is kidnapped and held in a remote house by Eric Wolf/Hans Verner. He falls in love with her. Nora is finally freed by the rival gang and helplessly witnesses Eric'death.


At the time, José benazeraf was best known as a producer. He had not yet won the reputation of cult filmmaker with generations of erotomaniac moviegoers.


I remember he invited me to meet him and his wife in his Paris apartment. He must have had a true passion for Napoleon, as eagle and bee, famous emblems of the emperor, highlighted the living room.


He told me about the film. Rivalries between drug traffickers. He spoke of the importance of my role- Nora, the laboratory assistant, held hostage by a gang and coveted by the Chief played by Hans Verner.
He did not, however, discussed the nudity scenes with me.



With Hans Verner

I was delighted to play alongside Michel Lemoine, whom I already knew. A funny and charming man that I would once play with in "Mission to Caracas".

I also met Jean-Pierre Kalfon. We would work together once again in the television series " Chevalier Bayard".

It was interesting to participate in such a different shooting. The camera was very static. Filming this way was the opposite of what could be expected in a genre film such as "film noir". It ultimately gave the film a very personal tone.

"Night of Lust" was a weird film, but so was its director : kind, cultured, then suddenly very coarse.
Especially during the scene where I fight with Régine Rumen.


Benazeraf abruptly rose from his chair. He came to me and shook me like a plum, accusing me of not being aggressive enough with my jailer. As I don't have the temperament to let others have their way, I began to struggle violently with him as well and, as we continued rehearsing, I had  the feeling that I was fighting him more than Régine!

At other times we walked about literature between takes, me of my dear russians, Pushkin, Gogol and him of Montherlant, whose work he regarded as his bible. But I was careful not to mention my father the poet, because no one in my family was really aware of the kind of screenplay I was involved in, and I did not want it to be otherwise. I still felt that I was shooting a kind of daring film that could shock them.


With Régine Rumen

At another time, I had a love scene with Michel Lemoine in the Verrières forest, in the middle of the night. Benazeraf left us free to improvise, it was so cold. We were glad to cuddle each other in order to keep warm. But this was not enough to protect us.
When the last shot was completed, the actors and the technical team left with a heavy cold.

With Hans Verner and Michel Lemoine


After this film, I was offered many nude parts. Eroticism got very popular in the 70s and began to become a key ingredient in the production of genre films.
But I had no intention to spent my time catching colds on movie sets !
I got some interesting proposals from abroad but they would have kept me away from my family at a time when I needed a more stable life. I turned to television.

Nora at Eric's bedside ( with Michel Lemoine and Hans Verner)


"Night of lust" was released at Paris in the famous Midi Minuit theater.
The room was full. I know. I was part of the audience. It is always a satisfaction, when you have made a movie, to come incognito in order to discover the first public reactions. " Night of lust" was well received.



I wish you all a great summer vacation.
Thank you for your kind comments. I kiss you.


vendredi 2 août 2013

Le concerto de la peur (1963)



Après  " A cause, à cause d'une femme" de Michel Deville, mon agent artistique Blanche Montel me proposa pour le casting du deuxième film de José Bénazeraf : "Le concerto de la peur" connu aussi sous le titre : "La drogue du vice".



Synopsis:
Au coeur d'affrontements entre trafiquants de drogue, la laborantine Nora /Yvonne Monlaur, devenue un témoin compromettant est enlevée et sequestrée dans une demeure reculée par Eric Wolf /Hans Verner. Il en tombe amoureux. Nora doit sa libération au gang rival et assiste impuissante à la mort d'Eric.



A l'époque José Benazeraf était plus connu en tant que producteur. Il n'avait pas encore gagné cette notoriété de cinéaste culte auprès de générations de cinéphiles érotomanes.
Je me souviens qu'il me reçut avec sa femme dans son appartement parisien. Il devait vouer une véritable passion pour Napoléon 1er car l'aigle et l'abeille, emblèmes fameuses de l'empereur, ponctuaient la décoration du salon.

Il me parla du sujet du film. Des rivalités entre trafiquants de drogue. Il me parla de l'importance de mon rôle - Nora la laborantine, otage d'un gang et convoitée par le chef interprété par Hans Verner. A aucun moment, il n'évoqua les scènes de nudité avec moi.

Avec Hans Verner

J'étais ravie de jouer aux côtés de Michel Lemoine que je connaissais déjà. Un homme drôle et délicieux que j'aurais de nouveau à mes côtés dans "Mission spéciale à Caracas".
J'ai aussi fait la rencontre de Jean Pierre Kalfon. Nous nous retrouverons ensuite dans le feuilleton télévisée Chevalier Bayard.

C'était interessant de participer à ce tournage si différent des autres. Les plans étaient très statiques. Cette manière de filmer allait à l'encontre de ce que l'on pouvait attendre du découpage d'un film de genre comme le polar. A l'arrivée cela donnait un ton très personnel à la réalisation.

"Le Concerto de la peur" était un film bizarre à l'image du metteur en scène, gentil, cultivé puis brusquement grossier.
Notamment lors de la scène où je me bats avec Régine Rumen.


Benazeraf s'est brusquement levé de son fauteuil . Il est venu me secouer comme un prunier, me reprochant de ne pas être assez agressive avec ma geôlière. Comme je ne suis pas d'un tempérament à me laisser faire, je me suis mis à me débattre et à le violenter à son tour  tant et si bien que, les répétitions se prolongeant, j'avais l'impression de me battre plus avec lui qu'avec Régine !

A d'autres moments nous parlions littérature entre les prises, moi de mes chers russes, Pouchkine, Dostoievski, Gogol et lui de Montherlant dont il considérait l'oeuvre comme sa bible.
Toutefois je me gardais bien d'évoquer mon père poète car aucun des mes proches n'était vraiment au courant du scénario que j'étais en train de tourner et je ne souhaitais pas qu'il le soit d'une manière ou d'une autre. J'avais quand même le sentiment de faire un film entre deux eaux qui aurait pu les choquer.

Avec Régine Rumen

Je pense à cette scène dénudée en voiture durant laquelle mes deux kidnappeurs déboutonnent mon corsage pour découvrir ma poitrine. Elle n'était pas dans le script. Au moment où je feignais l'évanouissement, j'entendis Bénazeraf ajouter "- il faut ajouter plus de sexe!".
Je me suis sentie un peu piégée sur le coup et puis très vite j'ai compris que c'était dans l'intérêt de la scène. J'ai obtempéré.

A un autre moment, j'avais une scène d'amour avec Michel Lemoine dans le bois de Verrières, au milieu de la nuit.
Benazeraf nous laissa libre d'improviser, il faisait tellement froid. Nous étions heureux de nous serrer l'un contre l'autre pour nous réchauffer. Cette étreinte ne suffit pas à nous protéger.
La dernière prise achevée, les acteurs comme l'équipe technique, quittèrent le plateau très enrhumés.

Avec Hans Verner et Michel Lemoine

A la suite de ce film, on m'a proposé de nombreux rôles dénudés. L'érotisme très en vogue dans les années 70 commençait à devenir un ingrédient indispensable de la production du film de genre.
Mais il n'était pas question pour moi que je passe mon temps à m'enrhumer sur les plateaux !
Il y avait bien ces propositions intéressantes qui venaient de l'étranger mais elles m'auraient éloigné de ma famille à une époque où j'avais besoin d'une vie plus stable. Je me suis tourné vers la télévision.

Nora au chevet d'Eric (Avec Michel Lemoine et Hans Verner)

"Le concerto de la peur" est sorti au cinéma le Midi Minuit.
La salle était pleine. Je le sais . Je faisais parti des spectateurs. C'est toujours une satisfaction quand on a  fait un film de venir incognito découvrir les premières réactions du public. "Le Concerto de la peur"
fut bien accueilli.



Je vous souhaite à toutes et tous d'excellentes vacances d'été.
Merci pour vos sympathiques commentaires. Je vous embrasse.




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