lundi 21 février 2011

Three strangers in Rome 1/2

( lire la version française)

When I think about my acting memories in Italy, TRE STRANIERE A ROMA is prominent in my mind : Rome, my favorite city, the generous sun of the 1958 spring, the warm friendship between actors, the intelligent and sensitive advice of our director Claudio Gora. Those were ideal conditions to make this comedy an unforgettable experience.







Synopsis

Three young girls from Milan ( Yvonne Monlaur, Claudia Cardinale, Françoise Danel ) travel to Rome for the Easter week-end.
They decide to pass as rich Danish tourists in order to attract the attention of three naïve boys from Rome.
After swinging dancing and drinking parties, they end up giving themselves away. Soon, funny misunderstandings and fights between young couples become burgeoning idylls under the shade of the roman countryside’s thickets.
At the end of the week-end, the three strangers take a train back to Milan, leaving behind, on the platform, enamored Romans, with promises to see each other again.



At the time, I was under contract with producer Franco Cristaldi, as was Claudia Cardinale who had just shot Mario Monicelli’s excellent comedy BIG DEAL ON MADONNA STREET.
Claudio Gora had remarked me in my first Italian movies. I was lucky to work under his direction. An actor himself (1), he had very stimulating views about acting in front of a camera. We had a lot of extended shots with a lot of dialog. Gora always preferred the first takes, which preserved the freshness and spontaneity of acting
.







He had a small crew and, therefore, could move very easily in the streets of the capital city. We were shooting day and night, sometimes take after take during 24 hour working days (2) ! I remember a very early morning when I came back from the set for a quick shower before changing and returning to shoot in mid-morning !

The sustained working rhythm was very similar to the three girls’ escapade from Milan.
We worked with a lot of enthusiasm, sometimes under scorching sun.
During some afternoons, we would gladly have exchanged our spring outfits for beachwear !



The other star of the film was Rome, its monuments, but also its nightlife. A moving testimony to the Dolce Vita. At the end of the long cabaret scene, shot in the popular night club Grotta dei Piccioni with the singer Marino Baretto and Tamara Lees (3), the three girls, a little drunk, are falling asleep on the seats of a beautiful convertible, parked in a nearby street. Claudio Gora suggested that I hum the Milanese song :" O ma bella Madonina" with a kitten in my arms. This amusing scene remained on the cutting floor. Perhaps it revealed a little too early, and under a new light, the Danish girl I was supposed to be !

Thinking about it again, the spirit of this comedy about carefree youth in the backdrop of Rome reminds me of a great William Wyler classic : ROMAN HOLYDAY, where reporter Gregory Peck was having a dashing romance with a princess on the run who carefully hid her true identity. That princess was Audrey Hepburn. An admirable actress who was very influential in my own desire to join this beautiful profession.







1 – In the fantasy genre, he shared top billing of UN ANGELO PER SATANA with Barbara Steele
2 – Notably for the sequence of the long walk through Rome
3 – Tamara Lees did a lot of stage work in Italy and was a leading lady in dance revues.






L' étrangère à Rome 1/2

Quand je songe à mes souvenirs de tournage en Italie, L'ETRANGERE A ROME ( Tre straniere a Roma) arrive loin devant: Rome ma ville préférée, le soleil généreux du printemps 1958, la complicité entre les acteurs, la direction intelligente et sensible du réalisateur Claudio Gora. Autant de conditions idéales pour faire de cette comédie un moment inoubliable.





Résumé

Trois jeunes Milanaises ( Yvonne Monlaur, Claudia Cardinale, Françoise Danell ) se rendent à Rome pour le weekend de Pâques.
Elles se font passer pour de riches touristes danoises auprès de trois romains ingénus (Luciano Marin, Leonardo Botta, Roy Ciccolini ) afin de profiter de leur générosité.

Emportées par le tourbillon de la fête et l'ivresse, elles finissent par baisser la garde et se trahir. Bientôt, après les cocasses quiproquos et les disputes entre couples vient le temps des idylles naissantes sous l'ombre des bosquets de la campagne romaine.
A la fin du weekend, les trois étrangères reprennent le train pour Milan, laissant derrière elles des romains bercés par les promesses de retrouvailles.



A l'époque, j'étais sous contrat avec le producteur Franco Cristaldi tout comme Claudia Cardinale qui venait de tourner LE PIGEON l'excellente comédie de Monicelli.

Claudio Gora m'avait remarqué dans mes premiers films italiens. C'était une chance de tourner sous sa direction. Etant lui-même acteur(1), il avait une approche très stimulante du jeu devant la caméra. Nous avions beaucoup de plans séquences avec des dialogues assez longs. Gora préférait les premières prises afin de privilégier la fraicheur et la spontanéité des acteurs.






Il avait une petite équipe qui lui permettait aussi de se mouvoir avec beaucoup de souplesse dans les rues de la capitale. Ainsi nous tournions, le jour, la nuit, enchaînant parfois les prises sur des journées de 24 heures(2) ! Je me souviens, un matin, très tôt, être rentrée du plateau pour me doucher, me changer et reprendre le tournage en cours de matinée!


Le rythme haletant du travail se confondait avec le périple romain des trois milanaises.
Nous travaillions tous avec beaucoup d'enthousiasme sous un soleil écrasant parfois.
A cette saison, les températures étaient si inhabituelles que les héroines que nous étions auraient bien troqué certains après midi leur robe de mi-saison contre des tenues de plage!


L'autre vedette du film c'était Rome, ses monuments, son énergie, sa vie nocturne. Un témoignage émouvant de la Dolce Vita.

Au terme de la grande scène de cabaret dansant tournée dans la populaire boite de nuit La Grotta dei Piccioni avec le chanteur de variétés Marino Baretto et l'élégante Tamara Lees(3), les trois milanaises un peu éméchées s'endormaient sur les sièges d'une belle décapotable garée dans une rue à proximité.
Claudio Gora eût l'idée de me filmer en train de fredonner la chanson milanaise: " O mia bella Madonnina" avec un chaton dans les bras. Cette scène amusante n'est pas restée au montage.
Peut-être révélait-elle un peu tôt sous un nouveau jour la Danoise que j'étais censée être !

Avec le recul, l'esprit de cette comédie avec Rome en toile de fond et l'insouciance de la jeunesse me remémore un grand classique de William Wyler: VACANCES ROMAINES.
Le reporter Gregory Peck y vivait une haletante histoire d'amour avec une princesse en vadrouille tout en se gardant bien de lui révéler sa véritable identité.
Cette princesse c'était Audrey Hepburn. Une actrice admirable qui a été déterminante dans mon envie de faire ce beau métier.



1 - Dans le domaine du fantastique, il partagea l'affiche d' UN ANGE POUR SATAN avec Barbara Steele.
2 - Notamment pour la séquence de promenade dans Rome.
3 - D'origine autrichienne Tamara Lees fit aussi carrière au théâtre et mena des revues dansantes.


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