( lire la version française)
To start off this new season, I wish you all the same energy and steadyness as Captain Olivares, hero of the Caribbean Hawk.
In this italian pirate movie, I played his companion Arica, an improbable mulatto girl with a tragic fate. The producers had probably thought of me after seeing me as an eurasian girl in The Terror of the Tongs.
Our director, Piero Regnoli, did not lack energy either, but in spite of his tenacity, he could not overcome the production's financial problems. Finally, Caribbean Hawk became the only unfinished film of my career. You can imagine how surprised I was when, a few years ago, austrian friends of mine sent me a videotape of the film, dubbed in German !
Synopsis
In the middle of the 16th century, a group of escaped prisoners, led by Captain Juan Rodrigo Olivares (Johnny Desmond), manage to take over a spanish ship terrorizing the West Indies. Olivares falls in love with the grand-daughter of the viceroy of Santa Cruz, abandoning his companion Arica (Yvonne Monlaur), a mulatto girl he had saved from slavery. Faced with the threat of an english attack upon the coast, the viceroy and captain Esteban manage to rally Olivares to their cause and send him ahead to confront the english naval forces.
Regnoli was a huge fan of "genre" movies (1). His screenplay, abounding with unexpected twists and epic scenes, conformed with all the conventions of Hollywood films. It would probably have needed more money than the production was able to invest. Anyway, Cinecitta still had some set elements from Manckiewicz' Cleopatra, which, if properly used and dressed, could sustain an illusion of grandeur.
The film was mostly shot in the port of Anzio, near Rome. There was a village there, and a refurbished antique float, thus the strange and bare aspect of the spanish army's gallions. When they needed more extras, the producers enlisted the port's inhabitants, who joined the troups during the battle scenes.
Johnny Desmond (2) sometimes seemed a bit lost in the middle of this whole mess ! But I was not surprised with the chaotic atmosphere of the set. I had already shot quite a few Italian pictures in the same conditions, but, this time, financial problems arose at the very beginning of the shooting. They had an impact on all artistic aspects.
I remember going with the wardrobe lady to the roman fleamarket in order to find some cheap fabric for my slave tunic. In the end, she fashioned for me a dress with a piece of cloth with printed flowers, looking more like a "sixties" curtain. Given our overall budget, this became my sole outfit through the entire film.
Regnoli rewrote the script everyday in order to adapt our planning to the financial restraints. His differences with the producers soon forced him to announce that the shooting had to stop !
For a month, the technical crew and the actors had to hire lawyers to fight for their salaries. Shooting finally resumed, with a totally new screenplay. But to no avail. Regnoli deserted the set and production stopped for good.
In its current form, the film (released in Belgium but not in France under the title L'Epervier des Caraïbes) has a beginning and an end, but sometimes suffers from abrupt transitions because of unfinished battle scenes and lack of care in post-production.
Very much like the final scene, where Olivares perishes in his gallion with Arica, Caribbean Hawk has remained in my memory a very sick boat slowly sinking.
(1) He was a prolific screenwriter in all kinds of genres. He is also known in France for his fantasy movie : The playgirls and the vampire, with Walter Brandi.
(2) He was also a popular singer, from Glenn Miller's big band.
mardi 28 septembre 2010
L' épervier des caraïbes
(read the english version)
Pour aborder cette rentrée, je vous souhaite à toutes et tous l'énergie et la ténacité du capitaine Olivares, le héros de L'épervier des caraïbes.
Dans ce film italien de pirates, je jouais Arica sa compagne, une improbable mulâtresse au destin tragique. Les producteurs avaient vraisemblablement pensé à moi après m'avoir vue en eurasienne dans L'empreinte du Dragon Rouge.
L'énergie, le réalisateur Piero Regnoli n'en manquait pas non plus mais sa ténacité ne parvint pas à surmonter les problèmes de trésorerie de la production. Au final, L'épervier des Caraïbes est devenu le seul film inachevé de ma carrière. Vous imaginez bien quelle fut ma surprise, lorsqu'il y a quelques années, des amis autrichiens m'en firent parvenir une copie vidéo doublée en allemand !
synopsis
Au milieu du XVI siècle, un groupe de prisonniers évadés mené par le capitaine Juan Rodrigo Olivares ( Johnny Desmond) prend possession d'un navire espagnol semant la terreur dans toutes les Antilles.
Olivares tombe amoureux de la petite-fille du Vice-roi de Santa Cruz, délaissant sa compagne Arica ( Yvonne Monlaur), une mulâtresse qu'il a sauvé de l'esclavage. Devant la menace d'une attaque anglaise sur les côtes, le Vice roi et le capitaine Esteban parviennent à rallier Olivares à leur cause et l'envoyer en première ligne pour affronter la flotte de la perfide Albion.
Regnoli était un passionné du cinéma de genre(1). Son scénario riche en rebondissements et scènes épiques répondait à toutes les conventions du cinéma hollywoodien. Il aurait probablement nécessité des moyens supérieurs à ce dont la production disposait; qu'à cela ne tienne, il restait à Cinecitta des éléments de décors du Cléopâtre de Mankiewicz, des décors qui, habilement réutilisés pouvaient faire illusion.
La majeure partie du film fut tournée dans le port d'Anzio près de Rome.
Il y avait là un village, une flottille antique réaménagée d'où parfois l'aspect dépouillé et austère des étranges galions de l'armée espagnole. Quand il manquait de la figuration, la production faisait appel au bénévolat des habitants du port, ils venaient grandir les troupes durant les scènes de bataille.
Johnny Desmond (2) semblait parfois un peu perdu au milieu de ce vaste chantier ! Pour ma part, je n'étais pas surprise de l'ambiance chaotique qui régnait sur le plateau. J'avais déjà tourné en Italie de nombreux films dans ce type de conditions mais cette fois-ci les problèmes financiers survinrent dès le début du tournage. Ils touchaient tous les postes artistiques.
Je me souviens avoir accompagné la costumière au marché aux puces romain afin de trouver un tissu peu onéreux pour ma tenue d'esclave. Elle me confectionna une robe cintrée dans une pièce de tissu avec des fleurs imprimées qui tenait plus du double rideau "façon sixties" !
Economies obligent, cette robe a été mon unique tenue durant tout le film.
Regnoli réécrivait le scénario chaque jour pour adapter le planning aux contraintes budgétaires. Ses différends avec la production le conduisirent bientôt à nous annoncer que le tournage s'arrêtait !
Durant un mois, l'équipe technique et les acteurs bataillèrent par avocats interposés avec la production pour toucher leur salaire. Le tournage reprit avec un scénario totalement remanié. En vain.
Regnoli abandonna le plateau. La production s'arrêta définitivement.
L'épervier des caraïbes ( titre belge puisque le film n'est pas sorti en France) tel qu'il est visible actuellement possède bien un début et une fin mais souffre parfois de transitions abruptes dues aux scènes de batailles inachevées et aux carences de postproduction.
A l'image de la scène finale qui voit Olivares périr avec Arica dans son galion, L'épervier des caraïbes est resté dans ma mémoire comme un bateau ivre prenant l'eau de toutes parts.
(1) Il fut un scénariste prolifique couvrant tous les genres. On le connait aussi en France pour son film fantastique : Des filles pour un vampire, avec Walter Brandi .
(2 ) Il menait une carrière de chanteur populaire issu du Big Band de Glenn Miller.
Pour aborder cette rentrée, je vous souhaite à toutes et tous l'énergie et la ténacité du capitaine Olivares, le héros de L'épervier des caraïbes.
Dans ce film italien de pirates, je jouais Arica sa compagne, une improbable mulâtresse au destin tragique. Les producteurs avaient vraisemblablement pensé à moi après m'avoir vue en eurasienne dans L'empreinte du Dragon Rouge.
L'énergie, le réalisateur Piero Regnoli n'en manquait pas non plus mais sa ténacité ne parvint pas à surmonter les problèmes de trésorerie de la production. Au final, L'épervier des Caraïbes est devenu le seul film inachevé de ma carrière. Vous imaginez bien quelle fut ma surprise, lorsqu'il y a quelques années, des amis autrichiens m'en firent parvenir une copie vidéo doublée en allemand !
synopsis
Au milieu du XVI siècle, un groupe de prisonniers évadés mené par le capitaine Juan Rodrigo Olivares ( Johnny Desmond) prend possession d'un navire espagnol semant la terreur dans toutes les Antilles.
Olivares tombe amoureux de la petite-fille du Vice-roi de Santa Cruz, délaissant sa compagne Arica ( Yvonne Monlaur), une mulâtresse qu'il a sauvé de l'esclavage. Devant la menace d'une attaque anglaise sur les côtes, le Vice roi et le capitaine Esteban parviennent à rallier Olivares à leur cause et l'envoyer en première ligne pour affronter la flotte de la perfide Albion.
Regnoli était un passionné du cinéma de genre(1). Son scénario riche en rebondissements et scènes épiques répondait à toutes les conventions du cinéma hollywoodien. Il aurait probablement nécessité des moyens supérieurs à ce dont la production disposait; qu'à cela ne tienne, il restait à Cinecitta des éléments de décors du Cléopâtre de Mankiewicz, des décors qui, habilement réutilisés pouvaient faire illusion.
La majeure partie du film fut tournée dans le port d'Anzio près de Rome.
Il y avait là un village, une flottille antique réaménagée d'où parfois l'aspect dépouillé et austère des étranges galions de l'armée espagnole. Quand il manquait de la figuration, la production faisait appel au bénévolat des habitants du port, ils venaient grandir les troupes durant les scènes de bataille.
Johnny Desmond (2) semblait parfois un peu perdu au milieu de ce vaste chantier ! Pour ma part, je n'étais pas surprise de l'ambiance chaotique qui régnait sur le plateau. J'avais déjà tourné en Italie de nombreux films dans ce type de conditions mais cette fois-ci les problèmes financiers survinrent dès le début du tournage. Ils touchaient tous les postes artistiques.
Je me souviens avoir accompagné la costumière au marché aux puces romain afin de trouver un tissu peu onéreux pour ma tenue d'esclave. Elle me confectionna une robe cintrée dans une pièce de tissu avec des fleurs imprimées qui tenait plus du double rideau "façon sixties" !
Economies obligent, cette robe a été mon unique tenue durant tout le film.
Regnoli réécrivait le scénario chaque jour pour adapter le planning aux contraintes budgétaires. Ses différends avec la production le conduisirent bientôt à nous annoncer que le tournage s'arrêtait !
Durant un mois, l'équipe technique et les acteurs bataillèrent par avocats interposés avec la production pour toucher leur salaire. Le tournage reprit avec un scénario totalement remanié. En vain.
Regnoli abandonna le plateau. La production s'arrêta définitivement.
L'épervier des caraïbes ( titre belge puisque le film n'est pas sorti en France) tel qu'il est visible actuellement possède bien un début et une fin mais souffre parfois de transitions abruptes dues aux scènes de batailles inachevées et aux carences de postproduction.
A l'image de la scène finale qui voit Olivares périr avec Arica dans son galion, L'épervier des caraïbes est resté dans ma mémoire comme un bateau ivre prenant l'eau de toutes parts.
(1) Il fut un scénariste prolifique couvrant tous les genres. On le connait aussi en France pour son film fantastique : Des filles pour un vampire, avec Walter Brandi .
(2 ) Il menait une carrière de chanteur populaire issu du Big Band de Glenn Miller.
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